Photos de 2 visites chez Henri Castella en octobre 2014 et mars 2015.
Entrons dans le grand atelier, dépositaire et mémoire de plus de 40 années de créations : plusieurs milliers de krafts sédimentés, quelques centaines de toiles sur lesquelles sont marouflés les krafts, une maquette d’église, de hautes plantes baignant dans la lumière des fenêtres et rappelant un lointain passé d’horticulteur, des pigments en sacs s’ouvrant comme des fleurs, un nuancier de plus de cent petites boites de conserve dédiées chacune à une teinte; dans un coin, un petit espace suffisant pour y loger une vie ascétique.
Regardons peindre Henri Castella, avec l’innocence et la spontanéité d’un enfant qui joue, l’évidence d’un médium inspiré, la maitrise d’une vie de peinture. Il prépare ses couleurs en mélangeant dans de petites boites quelques cuillères de pigment, un peu de colle, une louche d’eau. Agenouillé à coté de ses boites et de ses pinceaux, il étale ses couleurs translucides et fluides sur le kraft, replie les feuilles en 2 pour mieux étaler la peinture et apporter une dose d’imprévu, laisse sécher un instant en poursuivant un autre kraft. Les petits formats qu’il travaille aujourd’hui sont les gammes qui précèdent les grands formats (des krafts d’1,5x2m accolés par deux) adaptés à l’ampleur de son geste.
Ecoutons Henri Castella, 90 ans, qui se projette dans l’avenir, espérant réussir d’ici quelques années un travail satisfaisant et rêvant d’une exposition de son vivant ou posthume qui résumerait pour les autres peintres et les amateurs, une vie de recherche et de travail consacrée à la peinture.